Couche d'ozone
Le principal rôle de la couche d'ozone, mis en évidence en 1902, est d'absorber le rayonnement solaire (plus précisément, les ultraviolets - j'évite de rentrer dans le détail des différents ultraviolets, UV-A, UV-B, UV-C... - "nocifs" pour le vivant). En 1974, deux scientifiques américains formulent, pour la première fois, la théorie de l’appauvrissement de la couche d'ozone sous l'impact des ChloroFluoroCarbones (CFC), apparus en 1938. Et en 1985, J. Farman du British Antarctica Survey (BAS) annonce qu'un "trou" temporaire, mais important (jusqu'à 50% de pertes), apparaît chaque année depuis 1979, pendant l'hiver polaire (en août/septembre), dans la couche d'ozone au dessus de l'Antarctique, et se résorbe au début de l'automne.
Evolution du trou dans la couche d'ozone depuis 1979.
En septembre 2003, au-dessus de l’Antarctique, le trou dans la couche d’ozone a dépassé les 28 millions de km². Le trou n’avait pas atteint une telle dimension depuis trois ans, selon l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Toutefois, ce record n’est pas dû à une augmentation de la quantité de gaz destructeurs d’ozone, comme les CFC. Il s’explique par les conditions météorologiques qui ont prévalu cette année en Antarctique. En outre, il pourrait se stabiliser à partir de 2010, grâce (entre autres) au protocole de Montréal (je n'essaie pas non plus de rentrer dans l'explication de ce dernier, qui s'avèrerait pourtant assez intéressant), qui prévaut essentiellement la réduction des émissions des gaz nocifs et, à forciori, l'abandon d'une grosse partie des CFC.
Les effets du protocole de Montréal
Dans la partie basse de la stratosphère (entre 10 et 35 km d’altitude), l’épaisseur de la couche d’ozone peut varier fortement d’une année sur l’autre en fonction des caprices de la météo. Selon l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM, 2004) ces "fluctuations aussi marquées sont dues aux variations interannuelles des conditions météorologiques régnant dans la stratosphère et non à la quantité totale de susbstances destructrices d'ozone dans cette couche de l'atmosphère". Les composés chimiques responsables de la destruction de l’ozone n’agissent qu’à de très basses températures : c’est pour cette raison que le trou se forme pendant l’hiver polaire. Or, en 2003, la zone de grand froid au-dessus de l’Antarctique a été plus étendue que d’habitude, ce qui a accru la taille du trou.
Représentation du trou dans la couche d'ozone pour l'année 2003.
L’année précédente, le phénomène inverse s’était produit : des températures inhabituellement chaudes avaient contribué à réduire le trou, qui était tombé à "seulement" 15 millions de km²... Du fait de ces variations climatiques d’une année sur l’autre, il est difficile de cerner l’évolution à long terme de la couche d’ozone. En effet, en 2002, le trou était le plus petit qui ait été observé depuis 1998. Puis, à la fin de l'été 2003, le trou a de nouveau atteint un record de superficie (en 2000 et 2001, il avait atteint une superficie jamais observée avant 2000), comme j'ai pu le dire précédemment.
Evolution de l'étendue du trou dans la couche d'ozone au-dessus du pôle Sud, en millions de km², de 1996 à 2005.