Planète arc-en-ciel
Il y a quelques milliards d'années, des vibrations magiques entreprirent de colorer les jours sans temps de l'univers. Le cosmos devint un kaléidoscope scintillant d'étoiles, de planètes et de gaz aux mille nuances. De son sein naquit la Terre, cette sphère étonnante d'où l'on peut lire le passé, le présent et le futur de l'univers, le berceau de la vie comme nous la connaissons, et le lieu où le premier regard conscient a pu se poser et contempler la beauté. Les sources de la vie ont irrigué les minéraux inertes d'une planète perdue parmi des milliards d'autres, la transformant en un globe irisé comme un jouet d'enfant.
Unique, extraordinaire, cette Terre est une peinture en trois dimensions traversée par les coups de pinceaux d'un artiste de génie : le blanc, en mille nuances pour les glaciers qui embrassent les pôles, ceignent le toit des montagnes les plus hautes et glissent en silence dans les océans extrêmes ; le blanc des nuages et des goélands qui se détachent sur le ciel azur ; les blancs des sables coralliens et des reflets éblouissants du Soleil. Les bleus dans toutes les tonalités possibles : céleste du manteau d'air à chaque latitude, turquoise des mers tropicales, saphir des lacs alpins, bleu cobalt des eaux profondes... Les rouges et les orangés des sables les plus brûlants, des feuilles d'érable en automne, des plumages d'oiseaux équatoriaux, des couchers du Soleil à ses derniers rayons, du magma qui s'écoule d'un cratère. Emergeant de nuages ouatés, le vert évanescent des forêts africaines, celui, brillant, des prairies irlandaises et des champs cultivés en mai, le vert intense et sombre des sapinières... Et les jaunes, de l'ocre des collines siennoises au paillé des monts métallifères, de l'or des champs aux épis mûrs au blond des fourrures des grands félins. Enfin, le noir, le noir profond des abysses, et celui de l'espace infini qui cerne notre planète...
© Alberto Bertolazzi
"Des champs, formes en perpétuel mouvement, taches de couleurs sur la palette du peintre : ici, le blanc de la marguerite, là, le rouge des coquelicots, au milieu, le mauve de la lavande et le jaune des tournesols. Tout autour, le vert, dans ses nuances les plus variées, diffuses comme dans une aquarelle ou denses comme dans un tableau moderne..."