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(Fly Away)

30 septembre 2006

INVINCIBLES

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... POURQUOI ? ...

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18 mai 2006

Starlight - Muse

radio1_matt9.2

Far away
The ship is taking me far away
Far away from the memories
Of the people who care if I live or die

Au loin
Le vaisseau/navire m'emmène loin
Loin des souvenirs
De gens qui se soucient si je vis ou si je suis mort

Starlight
I will be chasing the starlight
Until the end of my life
I don't know if it's worth it anymore

Lumière des étoiles
Je poursuivrai/chercherai la lumière des étoiles
Jusqu'à la fin de mes jours
Je ne sais pas si ça en vaut encore la peine

Hold you in my arms
I just wanted to hold
You in my arms

Te tenir dans mes bras
Je voulais seulement te tenir dans mes bras

My life
You electrify my life
Let's conspire to ignite
All the cells that would die just to feel alive

Ma vie
Tu électrifies ma vie
Liguons-nous pour attiser
Toutes les/ces cellules qui mourraient pour se sentir vivantes

But I'll never let you go
If you promised not to fade away
Never fade away

Mais je ne te laisserai jamais partir
Si tu promets de ne jamais t'estomper
Ne jamais t'estomper

Our hopes and expectations
Black holes and revelations
Our hopes and expectations
Black holes and revelations

Nos espoirs et nos attentes
Des trous noirs et des révélations

Hold you in my arms
I just wanted to hold
You in my arms

Te tenir dans mes bras
Je voulais seulement te tenir dans mes bras

Far away
The ship is taking me far away
Far away from the memories
Of the people who care if I live or die

Au loin
Le vaisseau/navire m'emmène loin
Loin des souvenirs
De gens qui se soucient si je vis ou si je suis mort

And I'll never let you go
If you promised not to fade away
Never fade away

Et je ne te laisserai jamais partir
Si tu promets de ne jamais t'estomper
Ne jamais t'estomper

Our hopes and expectations
Black holes and revelations
Our hopes and expectations
Black holes and revelations

Nos espoirs et nos attentes
Des trous noirs et des révélations

Hold you in my arms
I just wanted to hold
You in my arms

Te tenir dans mes bras
Je voulais seulement te tenir dans mes bras

[...] Se passe de commentaires... Magnifique [...]

6 avril 2006

A quoi ça sert l'amour ?

Un magnifique poème...
(Une fois de plus, pas de vidéo pour les firefoxeurs, veuillez-vous ranger sous i.e. lol)

19 février 2006

Crucifère

Je ne m'entends plus. Je ne m'en sors plus ! Aide-moi, rien qu'une autre fois ! J'ai mâché mes mains. Je ne sens plus rien. Éteints moi ! Je sais la vérité, l'ai toujours honorée. Je sais la vérité, je l'ai toujours détestée. Non, je ne veux plus m'asseoir. Ma vie n'était qu'un rêve. L'amertume s'amoncelle. Je prie d'être irréelle. Nos veines ruissellent. Envahissent ma tête et je crève. J'ai cassé la beauté, effacé, gratté, cessé d'exister. Non, je ne veux plus m'asseoir. Plus envie de te voir prés de moi, non ! Enclin disgracieux. J'irais brûler mes ailes. Mutation corporelle. Je m'aime facétieuse. Démons malins galopent. Si beaux, sur leurs chevaux m'enveloppent. Enlevez-moi ! L'armée d'infidèle me saisira. Assise. Non ! J'ai sali les amants de ma langue de serpent. J'ai enflammé nos chairs avec nos amours passées. J'ai pleuré les avants, la rage des pères. J'ai brûlé nos bancs, de toute ma haine, je me lève. Rien, envie du sien de bien. Rien, envie de moins de bien. Plus envie de nos devoirs là-bas ! Plus envie de te voir prés de moi ! Ce que tu ne peux sentir. Tu n'as pas compris. Tout ce qui me fait languir. Tu n'as pas compris. La vérité, tu ne l'as pas comprise. M'a rattrapée, tu n'as pas compris : J'y crois encore.

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14 février 2006

oO

BOOM !
(pas de vidéo pour les firefoxeurs... désolé... xD)

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13 février 2006

Toi

Toi, uniquement toi...

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Love you so...

13 février 2006

Couche d'ozone

     Le principal rôle de la couche d'ozone, mis en évidence en 1902, est d'absorber le rayonnement solaire (plus précisément, les ultraviolets - j'évite de rentrer dans le détail des différents ultraviolets, UV-A, UV-B, UV-C... - "nocifs" pour le vivant). En 1974, deux scientifiques américains formulent, pour la première fois, la théorie de l’appauvrissement de la couche d'ozone sous l'impact des ChloroFluoroCarbones (CFC), apparus en 1938. Et en 1985, J. Farman du British Antarctica Survey (BAS) annonce qu'un "trou" temporaire, mais important (jusqu'à 50% de pertes), apparaît chaque année depuis 1979, pendant l'hiver polaire (en août/septembre), dans la couche d'ozone au dessus de l'Antarctique, et se résorbe au début de l'automne.

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Evolution du trou dans la couche d'ozone depuis 1979.

     En septembre 2003, au-dessus de l’Antarctique, le trou dans la couche d’ozone a dépassé les 28 millions de km². Le trou n’avait pas atteint une telle dimension depuis trois ans, selon l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Toutefois, ce record n’est pas dû à une augmentation de la quantité de gaz destructeurs d’ozone, comme les CFC. Il s’explique par les conditions météorologiques qui ont prévalu cette année en Antarctique. En outre, il pourrait se stabiliser à partir de 2010, grâce (entre autres) au protocole de Montréal (je n'essaie pas non plus de rentrer dans l'explication de ce dernier, qui s'avèrerait pourtant assez intéressant), qui prévaut essentiellement la réduction des émissions des gaz nocifs et, à forciori, l'abandon d'une grosse partie des CFC.

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Les effets du protocole de Montréal

     Dans la partie basse de la stratosphère (entre 10 et 35 km d’altitude), l’épaisseur de la couche d’ozone peut varier fortement d’une année sur l’autre en fonction des caprices de la météo. Selon l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM, 2004) ces "fluctuations aussi marquées sont dues aux variations interannuelles des conditions météorologiques régnant dans la stratosphère et non à la quantité totale de susbstances destructrices d'ozone dans cette couche de l'atmosphère". Les composés chimiques responsables de la destruction de l’ozone n’agissent qu’à de très basses températures : c’est pour cette raison que le trou se forme pendant l’hiver polaire. Or, en 2003, la zone de grand froid au-dessus de l’Antarctique a été plus étendue que d’habitude, ce qui a accru la taille du trou.

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Représentation du trou dans la couche d'ozone pour l'année 2003.

     L’année précédente, le phénomène inverse s’était produit : des températures inhabituellement chaudes avaient contribué à réduire le trou, qui était tombé à "seulement" 15 millions de km²... Du fait de ces variations climatiques d’une année sur l’autre, il est difficile de cerner l’évolution à long terme de la couche d’ozone. En effet, en 2002, le trou était le plus petit qui ait été observé depuis 1998. Puis, à la fin de l'été 2003, le trou a de nouveau atteint un record de superficie (en 2000 et 2001, il avait atteint une superficie jamais observée avant 2000), comme j'ai pu le dire précédemment.

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Evolution de l'étendue du trou dans la couche d'ozone au-dessus du pôle Sud, en millions de km², de 1996 à 2005.

6 février 2006

Mais tout à un détail près... - AqME

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Mais tout à un détail près
Un si grand vide en moi
Pardonne mes excès
Mais tout à un détail près
Laisse faire mon sombre instinct
Pour gagner le pire

J'essaye d'oublier mais je n'y parviens pas
Chaque moment passé
Chaque trace de ce passé ne s'efface pas
Je n'ai rien oublié
Je sais que c'n'est qu'un rêve
Auquel je suis accroché

Quoiqu'il en soit, je n'peux t'oublier
Quoiqu'il en soit, je n'peux t'oublier
Quoiqu'il en soit, je n'peux t'oublier
Quoiqu'il en soit, qu'il en soit, qu'il en soit ainsi

Quoiqu'il en soit, je n'peux t'oublier
Quoiqu'il en soit, je n'peux t'oublier
Quoiqu'il en soit, je n'peux t'oublier

Quoiqu'il en soit, qu'il en soit, qu'il en soit ainsi

Quoiqu'il en soit, je n'peux t'oublier
Quoiqu'il en soit, je n'peux t'oublier
Quoiqu'il en soit, je n'peux t'oublier

Quoiqu'il en soit, qu'il en soit, qu'il en soit ainsi

Clin d'oeil à Toi, Toi qui m'est si loin et si proche, Toi à qui je tiens tant... Toi, Mon Autre-Moi...

19 janvier 2006

Depuis toujours...

Les jours ne sont pas éternels
Disait un astre au soleil
Le tour du monde ça je sais faire
Depuis toujours, toujours
Disait la lune à la terre
Dont les couleurs sont de ces merveilles
Issu d’hier ou du soleil
Issu de toujours, toujours
Dans le noir ou sous la lumière
Elle se mélange sous la mer
Se mélange t’elle depuis toujours, toujours

Dis est-ce que tu penses
Qu’il faut arrêter là
Dis est-ce que tu crois
Que tous ça c’est immense
Dis qu’est-ce que tu vois
Est-ce que l’on suit la tendance

Les nuits ne sont pas éternelles
Disait la lune au soleil
Il tourne en rond c’est un mystère
Depuis toujours, toujours
Disait un homme de l’univers
Dont la longueur est une merveille
Issu d’hier ou du soleil
Issu de toujours, toujours
Dans le noir ou sous la lumière
Il se prolonge sous la mer
Se prolonge t’il depuis toujours, toujours

Dis est-ce que tu penses
Qu’il faut arrêter là
Dis est-ce que tu crois
Que tous ça c’est immense
Dis qu’est-ce que tu vois
Est-ce que nous deux c’est tendance

Les jours ne sont pas éternels
Disait un astre au soleil
Le tour du monde ça je sais faire
Depuis toujours, toujours
Disait la lune à la terre
Dont les couleurs sont de ces merveilles
Issu d’hier ou du soleil
Issu de toujours, toujours

Dis est-ce que tu penses
Qu’il faut arrêter là
Dis est-ce que tu crois
Que nous deux c’est tendance
Dis qu’est-ce que tu vois
Est-ce que nous deux c’est immense

- L.A. -

*tactac tac tac* reflète bien *tactac tac tac tac* mon état d'esprit *tactac tac tac* du moment *stop*

19 janvier 2006

Planète arc-en-ciel

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     Il y a quelques milliards d'années, des vibrations magiques entreprirent de colorer les jours sans temps de l'univers. Le cosmos devint un kaléidoscope scintillant d'étoiles, de planètes et de gaz aux mille nuances. De son sein naquit la Terre, cette sphère étonnante d'où l'on peut lire le passé, le présent et le futur de l'univers, le berceau de la vie comme nous la connaissons, et le lieu où le premier regard conscient a pu se poser et contempler la beauté. Les sources de la vie ont irrigué les minéraux inertes d'une planète perdue parmi des milliards d'autres, la transformant en un globe irisé comme un jouet d'enfant.

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Unique, extraordinaire, cette Terre est une peinture en trois dimensions traversée par les coups de pinceaux d'un artiste de génie : le blanc, en mille nuances pour les glaciers qui embrassent les pôles, ceignent le toit des montagnes les plus hautes et glissent en silence dans les océans extrêmes ; le blanc des nuages et des goélands qui se détachent sur le ciel azur ; les blancs des sables coralliens et des reflets éblouissants du Soleil. Les bleus dans toutes les tonalités possibles : céleste du manteau d'air à chaque latitude, turquoise des mers tropicales, saphir des lacs alpins, bleu cobalt des eaux profondes... Les rouges et les orangés des sables les plus brûlants, des feuilles d'érable en automne, des plumages d'oiseaux équatoriaux, des couchers du Soleil à ses derniers rayons, du magma qui s'écoule d'un cratère. Emergeant de nuages ouatés, le vert évanescent des forêts africaines, celui, brillant, des prairies irlandaises et des champs cultivés en mai, le vert intense et sombre des sapinières... Et les jaunes, de l'ocre des collines siennoises au paillé des monts métallifères, de l'or des champs aux épis mûrs au blond des fourrures des grands félins. Enfin, le noir, le noir profond des abysses, et celui de l'espace infini qui cerne notre planète...

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© Alberto Bertolazzi

"Des champs, formes en perpétuel mouvement, taches de couleurs sur la palette du peintre : ici, le blanc de la marguerite, là, le rouge des coquelicots, au milieu, le mauve de la lavande et le jaune des tournesols. Tout autour, le vert, dans ses nuances les plus variées, diffuses comme dans une aquarelle ou denses comme dans un tableau moderne..."

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17 janvier 2006

Entre Terre et Eau

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     Le premier homme qui s'aventura dans un marais crut sans doute être tombé en enfer : un milieu sombre, peuplé de prédateurs féroces, infesté de vapeurs délétères, assiégé par le bourdonnement insupportable des insectes, et asphyxié par une végétation tentaculaire. Sans parler des monstres imaginaires, s'ajoutant aux sables mouvants et au paludisme. Les terres humides ont alimenté les fantasmes et les cauchemars de ceux qui ont eu à les parcourir. Les premiers explorateurs du Nil, par exemple, cherchaient quelque part au coeur de l'Afrique les fabuleux monts de la Lune, d'où devaient jaillir les sources de l'eau divine. Mais leur marche s'interrompait inexorablement devant des marais infranchissables, au-delà desquels commençait le mystère. Certains marais ont pourtant été pour l'homme des terres généreuses : sources d'eau, fruits comestibles, bois, roseaux et joncs, poissons à pêcher et oiseaux à chasser... Le rapport entre l'homme et les zones humides passe par ces contradictions : le milieu le plus malsain est aussi celui dans lequel la vie, dans ses formes les plus diverses, offre ses fruits à qui sait les cueillir. Et il ne s'agit pas seulement de biens matériels, créés par les bonifications. Le milieu palustre est aussi une mine d'inspirations picturales et, en même temps, un paradis biologique pour des milliers d'espèces vivantes. Là où l'assainissement n'a pas réussi ou n'a même pas commencé, les marais ont conservé le mystère et le charme ouaté que les photographies nous restituent. Ce sont les brouillards qui passent sur les eaux stagnantes des tourbières écossaises, les chevaux lancés au galop dans les étangs de Camargue, les flamants qui se posent après un vol bref dans les roselières tropicales, le claquement des mâchoires des alligators, le sifflement du grand héron bleu qui résonne sur les marais canadiens... En ces lieux, l'union de la terre et de l'eau a engendré un fabuleux royaume, opaque comme peut l'être un diamant brut, précieux comme la perle enfermée dans sa coquille.

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© Alberto Bertolazzi

"Des chevaux blancs galopent dans un jaillissement d'eau, des hérons cendrés et des grands pélicans planent au-desssus des roseaux. Le marais est le lieu où terre et eau se rencontrent, le ventre humide de la planète, fabuleusement fourmillant de vie."

16 janvier 2006

Pentes douces

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     Dans un tableau de Léonard de Vinci, injustement célèbre pour le seul sourire énigmatique de la femme qu'il représente, il y a tout le charme de la Toscane rassemblée dans les lignes sinueuses et les couleurs légères utilisées par le maître pour donner plus de présence au fond. L'artiste a choisi ce panorama pour des raisons "techniques", car ses éléments exaltent la grâce des traits de sa Joconde, et en quelque sorte ils en reprennent la même tension subtilement érotique. En somme, les collines toscanes comme symbole de féminité. Peut-être plus simplement Léonard avait-il devant les yeux les coteaux, les rangées de cyprès, les chênes solitaires et les oliviers rencontrés alors qu'il parcourait, enfant, à dos de mulet, les sentiers poudreux du centre de l'Italie. On ne peut sans doute pas trouver de cadre plus adapté pour le tableau le plus célèbre du monde : les ondulations de terre sanguine alternées avec d'autres vagues de prés verdoyants et, comme des bouées perdues en mer, des arbres, des maisons et des villages hérissés de maisons-tours.

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Une "mer" qui se colore au printemps de toutes les teintes et de toutes les nuances : le rose des pêchers, le blanc des marguerites, le rouge des pavots, le jaune des tournesols... Les collines de Nouvelle-Angleterre sont différentes, avec leurs forêts épaisses, aux couleurs changeantes, et l'été indien qui les transforme chaque automne en symphonies fambloyantes... Si lointaines et pourtant presque familières, les collines de la Nouvelle-Zélande sont aussi lunaires que, de l'autre coté du monde, les collines anglaises, mais d'un vert si intense qu'elles semblent, elles aussi, peintes. Combien sont sauvages les reliefs dénudés qui annoncent les Andes en venant de la Patagonie, découpés par la lumière rasante qui filtre dans l'atmosphère cristalline de ces latitudes ! Et tout aussi exotiques les verdoyants paysages de l'Afrique chantés par les écrivains occidentaux sensibles aux charmes du continent noir...

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© Alberto Bertolazzi

30 décembre 2005

Horizons infinis

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     Le vrombissement de l'avion couvre tous les autres bruits. Mille mètres plus bas, la plaine. Immense, à perte de vue. Seul l'horizon, avec sa légère courbure, semble en mesure de la contenir. Les formes rassurantes des champs cultivés allègent le vertige. Le réseau des canaux et des routes s'entrecroisant et se chevauchant, dessinant sur le sol de mystérieuses nervures. Au milieu, comme les pièces d'un puzzle, quelques parcelles jouent avec les couleurs : ocre pour les terrains attendant les semis, marron foncé pour ceux fraîchement labourés, vert et jeune pour la jachère. Dans le lointain, les reflets du Soleil sur un cours d'eau. La plaine est peut-être née du labeur millénaire de ce fleuve qui a charrié vers la vallée et disséminé des tonnes et des tonnes de sédiments. Les plaines étendues sont les lieux où la vie de l'homme a trouvé les meilleures conditions de développement. Si le climat est propice, leurs eaux sont plus riches et plus poissonneuses ; on y trouve beaucoup de gibier et d'animaux d'élevage ; les communications y sont aisées, et les produits de l'agriculture comme les marchandises circulent plus facilement. Si la montagne représente la spiritualité et la mer l'audace, les plaines sont la raison, la ligne droite, la géométrie. L'art lui-même a trouvé de géniales inspirations dans l'alternance harmonieuse de couleurs et de formes, de champs cultivés et de jachères dans les espaces libres à perte de vue.

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Et l'on peut aimer tout autant les chefs-d'oeuvre de l'architecture religieuse et civile, les aqueducs romains, les cathédrales gothiques et les gratte-ciel les plus hardis, les tableaux oniriques de Van Gogh que les panoramas agricoles de la plaine du Pô. Quand les conditions climatiques et l'altitude sont moins clémentes, la plaine demande un long travail de recherche et d'adaptation pour y survivre. La steppe aux multiples noms - Pampa sud-américaine, garrigue méditerranéenne, steppe euro-asiatique, veld sud-africain, puszta hongroise - est un territoire aride et pierreux, parsemé de buissons et d'arbustes nains. Les rares pistes y sont interrompues par les eaux limoneuses d'un gué ou d'une étendue infranchissable de marécages qui débouchent dans de vastes prairies où l'on peut voyager pendant des jours sans rencontrer âme qui vive. Ou bien c'est une monotone toundra de mousses et de lichens, dont le sous-sol est gelé toute l'année, et aux étendues sans fin, blanches de neige. Des lieux où l'air paraît raréfié et où le sifflement du vent est le compagnon habituel du voyage. Des terres apparemment inhospitalières, mais qui possèdent l'un des charmes les plus subtils que l'homme puisse ressentir : être au-delà de la frontière, au-delà de la plage la plus éloignée, de la mer ultime...

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© Alberto Bertolazzi

29 décembre 2005

La Terre du Milieu

baobab

     Il est sur la Terre un site où le temps s'est arrêté et où, dans un décor d'une sauvage beauté, se répètent à l'infini les mêmes scènes qu'à l'époque primitive : une femelle léopard prend son petit dans sa gueule pour le mettre à l'abri des dangers. Un pacifique troupeau d'éléphants chemine au pieds des montagnes. Un groupe de lionnes chasse un buffle solitaire... Le berceau de l'humanité, d'après les découvertes archéologiques, est l'arche sauvage : un lieu où la vie, dans toutes ses expressions, a trouvé les conditions idéales pour son développement. Au bord des forêts tropicales et des jungles équatoriales, loin des grands déserts, les savanes africaines sont les plus riches, et aucune autre région du monde ne peut présenter une faune aussi diverse et abondante.

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L'Afrique orientale est une véritable mosaïque de paysages, un lieu où les jours semblent immuables, où les nuits sont perpétuellement troublées par le ricanement des hyènes et le rugissement des lionnes. Qu'y a-t-il de commun entre le Serengeti et les parcs nationaux d'Australie-occidentale, les Llanos vénézuéliens ou les Campos brésiliens ? Surtout, la prépondérance des graminées, engendrant d'immenses prairies où l'herbe est si haute qu'elle dissimule les prédateurs à la vue de leurs proies. Les seules plantes capables de croître en résistant aux brûlants rayons du Soleil sont les acacias épineux ou les baobabs aux racines tentaculaires.

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La savane, dans chaque région du globe, est la terre des grandes courses, ce n'est pas par hasard que l'on y trouve des animaux parmi les plus rapides : les guépards, les zèbres et les autruches en Afrique, les nandous en Amérique et les émeus en Australie. Coins de paradis perdu, les savanes ont inspiré nombre d'artistes et d'écrivains. Mais, plus simplement, elles sont surtout le symbole fort de la nature tout court, et les acteurs qui jouent chaque jour sur cette immense scène sont aujourd'hui les icônes vivantes de sa conservation.

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© Alberto Bertolazzi

"Brûlée par le Soleil, la savane devient un immense tapis vert après les orages qui déversent leurs pluies diluviennes, remplissant les puits et les mares, grossissant les lits asséchés des torrents et donnant à l'air une nouvelle lumière et un nouveau parfum."

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28 décembre 2005

Un Monde de Pierre

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     Le Soleil surgit au-dessus des vastes plaines de l'ouest américain. Après une nuit de gel, les premiers rayons sont la vie qui renaît, le sang qui recommence à couler, par-delà les longues ombres projetées par les géants de pierre. Comme à l'aube de l'humanité, d'immenses arcs rocheux, de hautes parois en surplomb, des formes bizarres, des éperons éffilés, des couches de grès, de calcaire, de schiste et de granite dessinent un tableau fantastique, interrompu par quelques rares signes de modernité : une route à peine fréquentée, la poussière soulevée par une voiture, au ciel des traces vaporeuses d'un avion.

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De rares insectes engourdis par le froid cherchent un abri, poursuivis par de faméliques prédateurs. L'air est limpide, et toutes les couleurs semblent avivées par une lumière irréelle. Les roches striées, lisses ou veinées, stratifiées ou percées, roses ou laurées, deviennent rouge feu, roses ocre ou jaunes. C'est la palette iridescente sur laquelle a pris naissance l'épopée des Navajo, des Hopi, des mystérieux Anasazi comme celles des Havasupai ou des Pueblo, des pionniers, des cow-boys, dans la solitude d'immenses espaces, en contemplant des roches nues aux inscriptions vieilles de dizaines de milliers d'années, l'homme peut se rencontrer lui-même ou connaître son Dieu, s'il préfère.

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Ce n'est pas un hasard si le naturaliste Culross Peattie affirme avoir ressenti, devant le grand canyon, la "volonté du seigneur". D'autres ont décrit les gorges creusées par le Colorado comme le "jugement dernier de la nature". Par la grandeur des paysages qu'il offre, l'ouest américain est un "jardin de pierres". D'autres gorges, d'autres déserts, d'autres formations rocheuses dessinent de fantastiques panoramas en d'autres lieux de la planète ; en Australie, certains phénomènes géologiques, parmi lesquels Ayers Rock (la montagne sacrée des aborigènes, qui la nomment Uluru), ont émerveillé le monde et conduit certains artistes à se mesurer avec le mystère et le charme qui en émanent.

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L'Afrique propose, elle, à notre admiration les aiguilles rocheuses des régions sahariennes, les extraordinaires peintures rupestres du Tassili, les tours de granite du Hoggar et la falaise Dogon, une impressionnante paroi qui coupe la brousse du Mali : roches aux formes fantastiques, vallées sauvages, rares et précieuses sources. Dans la zone méditerranéenne, les célèbres cheminées de fée de Cappadoce semblent des monuments que la nature a sculptés pour se célébrer elle-même, avant que d'étonner l'humanité. Les ères géologiques et l'histoire même de la vie sont inscrites sur les roches comme sur les pages d'un précieux livre illustré, aux incrustations de gemmes, de coraux, de coquillages et de fossiles.

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© Alberto Bertolazzi

"La roche est le matériau constitutif de la planète. Le créateur s'est amusé à le forger à l'aide du vent, de la pluie et du feu... Ainsi naquirent ces magiques sculptures de pierre qui enchantent l'homme depuis des millénaires."

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27 décembre 2005

Royaume de Glace

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     Parmi les tours de cristal, le long des couloirs venteux du royaume des glaces, les règles de la vie perdent leur valeur : ne demeurent plus alors que les dimensions du réel et de l'imaginaire, où se confondent le vrai et le faux, la veille et le songe. Deux dimensions pour situer l'immense étendue blanche, éblouissante sous le Soleil, laiteuse sous les nuages, ouatée et indéchiffrable à travers les épais brouillards glacés. La troisième dimension est un don que les sens perdent à cette latitude : ici, où n'existent pas de végétaux et où les étendues solides sont éternellement recouvertes d'un manteau neigeux, la cécité blanche provoquée par l'absence de point de repère annule la perception de la distance, plongeant l'homme dans une sorte de vertige. Les mirages abolissent les distances, mettant à portée des regards des objets en réalité très lointains ; une île, une chaîne de montagnes, un navire, la mer, un village...

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La dimension temporelle se dissout dans les étés et les hivers polaires, quand le Soleil ne descend pas au-delà de l'horizon, même à minuit, et que le jour paraît baigné d'une lumière perpétuelle. On atteint au domaine du rêve, lorsque surgissent les visions les plus magiques que les pôles créent pour leurs hôtes émerveillés : les halos solaires, les parélies, les parasélènes, c'est-à-dire la présence magique simultanée de deux, trois, quatre Soleils et Lunes, leurres d'une divinité qui semble se divertir en se jouant des pitoyables humains. Et les aurores, qui se manifestent symétriquement dans les deux hémisphères, dessinant un pâle rideau de lignes fluctuantes, aux délicates couleurs de vert, de rose, de rouge, et qui occupe une grande partie du ciel. Quiconque a la chance d'assister à ce féerique ballet peut croire que ce rideau de lumière blanche touche l'horizon et provient de quelque monde inaccessible et inconnu...

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© Alberto Bertolazzi

26 décembre 2005

Les Dieux du Feu

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     Le sol qui tremble et s'éventre, les explosions gazeuses, les nuages de pierre ponce et de cendres, les grondements souterrains, les coulées de lave incandescente brillant dans la nuit : par leur force évocatrice, par leur extraordinaire pouvoir de destruction, les volcans sont des spectacles de violence pure, un écho primordial ne nous laissant rien ignorer du coeur de la Terre qui bout sous nos pieds. Les volcans n'ont pas fait qu'inspirer de nombreux mythes anciens. De Pompéi au Krakatoa, du Vésuve à la Montagne Pelée, des milliers d'hommes ont levé les yeux vers le ciel pour chercher, au-delà des projections volcaniques, une explication. Les dieux et les puissances chthoniennes furent les premiers responsables de la fureur des "montagnes de feu".

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Selon les grecs de l'Antiquité, les titans provoquaient les éruptions par leurs combats contre les divinités de l'Olympe : en secouant violemment la Terre, ils en faisaient jaillir des flammes. Leur propre souffle incandescent crachait hors du cratère des roches éruptives, et leurs hurlements assourdissaient les populations terrifiées. Pour les hébreux, Yahvé est menaçant et courroucé ; sa voix retentit comme le tonnerre, et il est souvent représenté par une nuée, quand il n'en est pas une lui-même. Il ne demeure pas sur le Mont Sinaï, mais va de montagne en montagne, son pas fait trembler la terre, de la fumée sort de ses narines et du feu jaillit de sa gorge. Il peut punir les méchants en faisait pleuvoir sur eux du feu et du souffre.

pinatubo

Au Japon, terre de volcans, on dit que les cratères sont habités par Oni, monstre rouge qui se déchaîne pendant les éruptions et lance des pierres. Aux îles Hawaii, le culte de Pelé est encore vivant. Selon une légende, après une violente querelle avec sa soeur, Pelé dut nager vers le sud. Chaque fois qu'elle sortit de l'eau naquit une île. Ainsi se forma l'archipel hawaïen. La demeure actuelle de Pelé est le volcan Kilauea. Lorsque Pelé est irritée, elle frappe la terre de son pied, et la lave jaillit. Un caprice qui nous a offert les plus belles images jamais prises d'un volcan en éruption.

grimsvotn

© Alberto Bertolazzi

"Terre et feu ; puissance et violence. Des forces immenses, déchaînées par d'imperceptibles mouvements sous la croûte terrestre, acheminent le magma vers la surface. L'éruption n'est plus que l'acte final d'une activité vieille de millions d'années qui concerne l'essence même de la planète."

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25 décembre 2005

Les Miroirs du Ciel

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     Dans son Crépuscule en Italie, D. H. Lawrence a parlé d'une vapeur iridescente qui s'élève de l'eau vers les villages, réduits à de lointains points blancs à l'horizon, de la brume légère glissant à la surface du lac de de Garde d'où surgissent des bateaux aux voiles orange, courant sur des eaux turquoises... Une vision qui lui semble de pure beauté, "comme le paradis, comme la création première..."

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Un lac est presque toujours synonyme de calme, de quiétude. De minuscules miroirs s'ouvrent dans les Alpes, semblables à des gouttes d'azur glissant sur le velours vert des pinèdes. De grands bassins morainiques et glaciaires font face aux plaines comme de petites mers d'eau douce. Des cratères volcaniques, envahis par les pluies ou des sources généreuses, forment d'harmonieuses piscines naturelles. De microscopiques lacs émeraude trouent l'épaisse végétation tropicale. Mille flaques surgissent au milieu des forêts de Finlande. Les lacs de haute altitude vivifient les Andes. Aux grands bassins africains le Nil donne la vie...

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Chaque lac est un paysage, un climat, une histoire. Une multitude méconnue, une armée de de silencieux microcosmes d'eau, lambeaux de ciel précipités a terre avec leur propre charge de merveilles et de fascination. Peu d'entre eux ont atteint la renommée, si ce n'est par un dramatique fait divers, une créature mystérieuse cachée dans les abysses, un roman ayant pour décor un rivage lacustre... Bien des mares ne sont connues que des bergers et des randonneurs. D'autres étendues d'eau douce semblent sorties directement du rêve d'un dieu aimable : couleur turquoise, reflets dorés, dense végétation riveraine, montagnes qui se mirent... Tout ce qu'il faut pour certaines cartes postales ! D'autres encore recèlent des trésors archéologiques ou suscitent des légendes sentimentales ou guerrières. La plupart, toutefois, sont des écrins de richesses écologiques, accueillant sur leurs rives des perles d'art et d'architecture. Tels des miroirs précieux dans lesquels se reflètent depuis des millénaires le ciel et l'homme.

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© Alberto Bertolazzi

24 décembre 2005

Le Sens de l'Eau

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     Si les fleuves sont l'allégorie de la vie, les cascades sont les moments où celle-ci s'accélère et trébuche, nous laissant stupéfaits. Le calme et le tumulte, la force fertile et l'énergie pure, la lenteur et le rythme précipité... Chaque cours d'eau porte en lui les contradictions de l'existence et sait être, en même temps, tendre et violent, placide et agité. Combien est différent le paisible Paraná qui traverse l'Argentine de celui qui se jette dans les cascades de l'Iguaçu ! Quel contraste entre le Saint-Laurent des chutes du Niagara et son élégant et glacial estuaire dans l'océan Atlantique !

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Le fleuve est abondance et beauté ; c'est le tableau d'un paysagiste du XVIIIème siècle, qui décrit minutieusement, le long de ses rives, les saules pleureurs qui étendent leurs branches au ras de l'eau, les buissons de longues herbes qui ondoient au gré du courant comme une chevelure de fée, les flots qui, subitement emportés au sortir d'une anse ou d'un étranglement, s'ourlent d'écume blanche, et l'eau de pur cristal qui enveloppe les roches...

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Dans la vallée, où le débit se fait plus lent, le fleuve est un tableau naïf, peint aux couleurs troubles de l'Amazone. Ce ne sont plus les verts sombres des rives, les tons plombés des endroits plus profonds, les reflets scintillants de mille ruisseaux qui s'ouvrent là où le courant devient une décharge nerveuse : ici dominent les bruns, les nuances ocre, les gris. Les lumières deviennent plus diffuses, et l'air se charge d'humidité. Sur le cours du fleuve assoupi glissent de lentes brumes. Du brouillard surgissent les roseaux et les plantes hydrophiles ; on peut imaginer leur bruissement couvert par les cris des oiseaux qui se répondent d'un rive à l'autre, jusqu'à l'estuaire. Un mélange soudain de senteurs rend l'eau saumâtre, et l'odeur des algues se mêle à l'atmosphère stagnante des eaux.

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La cascade est la poésie lyrique d'un musicien romantique, qui imagine l'homme émerveillé devant la force de la nature. D'abord, c'est un frisson continu et impressionnant ; puis un murmure contenu, couvert par le bruit du vent dans les feuilles et le chant des oiseaux. Enfin, c'est le grondement majestueux et le vent en rafales. Il n'y a ensuite que l'harmonie enchantée de la puissance génératrice de sa plus pure affirmation. Un spectacle fabuleux de gouttes vaporisées en mille arcs-en-ciel : visions qui s'opposent à la violence d'ouragan de l'écume sur les roches. Vues ainsi, les cascades sont des coins de paradis perdu, peut-être d'une terre dont nous conservons d'ancestraux souvenirs.

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© Alberto Bertolazzi

23 décembre 2005

Les Racines du Monde

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     Le poumon de la Terre est vert : d'un vert intense comme les sapins de montagne, smaragdin comme la canopée amazonienne ; bleuté comme les conifères de l'Europe septentrionale ; brillant comme les maquis ensoleillés du pourtour de la Méditerranée ou les palmiers des oasis d'Afrique du nord.

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Vues du ciel, les forêts semblent des nuages colorés, épais comme la trame d'un tapis. Vues de près, elles sont le royaume de la fantaisie, du rêve, de la vie même. Et ce n'est pas un hasard si les forêts ont vu naître les contes, les légendes et les sagas : elles sont la maison, le ventre maternel, le lieu où l'on trouve le bois pour se chauffer et les aliments pour se nourrir, l'abri contre la pluie ou la chaleur. Elles sont parfois aussi des hauts lieux de l'esprit. Dante voit dans "la forêt obscure" le péché, la terreur, le mal qui assiègent l'homme au long de son trajet vers la lumière. Tolkien fait vivre dans les bois ses personnages les plus doux et les plus intelligents, les plus forts et les plus héroïques, et relègue au dehors, dans les steppes, sur les sommets des montagnes ou dans d'obscures cavernes la malveillance et la violence.

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Les forêts vivent en symbiose avec l'eau, surtout aux latitudes tropicales, où, suivant les saisons, chaque ruisseau devient un torrent, chaque torrent, un fleuve tumultueux qui entraîne vers la mer des tonnes de sédiments et de troncs d'arbres arrachés aux rives. Les jungles équatoriales sont appelées "forêts nuageuses" parce qu'elles sont presque toujours plongées dans d'immenses nuées chargées de pluie. La même symbiose unit les mille créatures qui les peuplent : fleurs, papillons, hyménoptères et coléoptères aux colorations les plus variées, poissons, reptiles, amphibiens, oiseaux petits et grands, mammifères...

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Un microcosme autosuffisant, une biosphère dans laquelle la chaîne de la vie a mille commencements et mille fins. Un milieu stimulé par la lumière quand elle filtre à larges rayons à travers la frondaison, mais qui développe son charme dans l'ombre et le mystère.

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© Alberto Bertolazzi

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